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Le quotidien d'un directeur d'école
5 novembre 2005

Ca brûle....

Et nous avons regardé ailleurs sans rien faire comme a dit un jour notre président .

     Depuis plusieurs années déjà, les indicateurs sont au rouge. Les travailleurs sociaux, ceux de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, les enseignants, les personnels des équipements publics, tous ces "experts du quotidien" essaient vainement d'alerter nos hommes politiques. On ne nous entend pas ou plus.

     Les difficultés que nous rencontrons et vivons au quotidien sont en augmentation constante. Les classes moyennes, quand elles le peuvent,  fuient ces quartiers.

   Nos meilleurs élèves de CM2 en nous quittant, vont tous à l’école privée et les collèges se retrouvent encore plus démunis que nous !

     Dans nos écoles, nous sommes en première ligne pour mesurer les difficultés vécues par les familles de ces quartiers Nous mesurons la dégradation jour après jour. En 1998 après bien des luttes nous avions obtenu un plan de relance pour ce département . Depuis, l’administration n’a eu de cesse que de reprendre tout ce qui avait été octroyé ! Nous ne saurions pas assez performants, efficaces. On nous soupçonne même de ne pas travailler suffisamment. Alors comment expliquer que chaque année, plus d’un quart des enseignants des écoles veulent quitter ce département et que personne –absolument personne- ne veut y entrer ! Qui peut mesurer l’impact du travail souterrain de tous ces travailleurs de l’humain sur la « relative » paix sociale que nous avons vécu jusqu’à ce jour ? Las, les politiques économiques se durcissent, les minimas sociaux s'amenuisent, la précarité augmente et les valeurs de la société retransmises par nos médias triomphants se résument au succès facile, au fric et à la consommation à outrance.

    Combien des ces anciens élèves devenus aujourd’hui délinquants et casseurs auraient pu être sauvés par des mesures appropriées quand il était encore temps ? Mais il a toujours fallu se battre pour obtenir le minimum de ce à quoi nous pouvions prétendre. On nous a souvent opposé une fin de non recevoir. Il n’a a pas de hasard dans la localisation des incidents incendies actuels. Et si certains essayent peut-être de manipuler ces fauteurs de troubles, d’autres instrumentalisent ces événement à des fins strictement politicardes.

    Cette fois, nous sommes obligés de regarder où ça brûle.

   

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