Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le quotidien d'un directeur d'école
24 janvier 2006

Y’a pas photo ?

Le jour des photos. Un grand moment. Préparé de longue date.

D’abord le choix d’un photographe : nous recevons, en début d’année, de multiples propositions toutes plus alléchantes les unes que les autres. Avec l’explosion du numérique, les prix ne font que baisser… La qualité quelquefois aussi…

Nous sommes fidèles au nôtre depuis plusieurs années. Un artisan qui travaille encore avec l’amour du métier et qui sait saisir chez chaque enfant  et fixer sur la pellicule son côté positif. Sur un négatif, faut le faire !

Ensuite, il faut se référer aux textes. Les photographes de ville, qui tendent à disparaître, ont initié durant plusieurs années un puissant mouvement de lobbying pour faire interdire dans les écoles les photos individuelles. Ce qui me semblait inutile. Je ne pense pas que la disparition des photos scolaires aurait entraîné une augmentation des prises de vue en studio qui sont de quatre à cinq fois plus chères.

Le législateur a biaisé en adoptant une loi qui autorise les photos individuelles sous deux conditions :  qu’elles soient proposées avec la photo collective de la classe  et que l’enfant y soit en situation scolaire. A l’ancienne diraient nos élèves, par exemple assis à sa table, un porte-plume à la main.

Après chacun se débrouille avec sa lecture des textes. Le fait d’être pris en photo à l’école peut être compris au sens large comme une situation scolaire. La vente assurée par l’association qui gère la coopérative peut permettre de dédouaner les enseignants de leur responsabilité. La demande d’une autorisation écrite des parents respecte le droit à l’image de chacun et n’oblige personne,  et la photo de classe peut être envisagée à un autre moment, ne serait-ce que pour des raisons matérielles ou météorologiques, etc.

Deux choses importantes :

La vente des photos est souvent la seule façon d’alimenter correctement le compte de la coopérative de l’école. Les dons des parents n’intervenant que pour une part minime. Il est regrettable d’avoir jeter la suspicion sur nos pratiques. Qui pourrait reprocher à une école de vouloir récupérer un peu de financement au bénéfice des élèves ? A titre d’exemple, avec cet argent,  nous pouvons offrir chaque année une kermesse gratuite, prendre en charge les sorties de certains de nos élèves,….

Nos parents d’élèves sont très demandeurs de ces photos : en effet pour nombre de familles d’origine étrangère, ou loin des leurs, cela leur permet d’avoir des photos de qualité, pas trop chères,  à envoyer à la famille. Tout le monde, surtout dans nos quartiers, ne possède pas d’appareil numérique, un ordinateur et une liaison internet.

Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité