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Le quotidien d'un directeur d'école
2 février 2006

Grève, manifestation et mobilisation

Un pourcentage important de collègues en grève aujourd’hui. Plus de 50% sur la commune mais toujours aussi peu de monde à l’assemblée générale, environ 5%.

A la manifestation de l’après-midi, ce sera le même constat. Avec les anciens, nous nous demandons bien qui se mobilisera quand nous serons tous partis en retraite ?

Comment convaincre nos jeunes collègues qu’il ne suffit pas de se déclarer gréviste pour espérer pouvoir bouger les choses ?

Est-ce vraiment trop leur demander ? Non seulement de laisser leur journée de salaire à l’état, ce qu’ils font volontiers,voir le % de grévistes mais de profiter de cette journée pour travailler ensemble à la discussion à l’information et à l’action collective. Et de consacrer l’après-midi à aller exprimer publiquement leur revendications.

Un peu d’espoir, tout de même. Les profs de collège qui sont en lutte sont assez nombreux, y compris chez les plus jeunes. Il faut dire que leurs problèmes sont encore plus aigus que les nôtres. Confrontés chaque jour aux incivilités, à la violence, ressentant un sentiment d’abandon très fort, souvent dans l’impossibilité d’assurer leurs cours dans des conditions normales, ils viennent crier leur désespoir et interpeller les dirigeants politiques qui, quoiqu’ils disent, n’ont pas encore fait grand chose depuis l’embrasement des banlieues de l’automne dernier, hormis les effets d’annonce.

Devraient-ils brûler des voitures pour qu’on les écoute et qu’on les entende sérieusement ?

Tous les rencontres faites lors de cette manifestation aboutissent au même constat. Il faudra une mobilisation plus longue et plus forte pour que notre république ne laisse pas à l’abandon certains territoires.

La demande de citoyenneté et d’école y est encore plus forte qu’ailleurs.

Les propositions récentes sur les ZEP sont plutôt de donner moins à ceux qui n’ont rien. On passe de la discrimination positive, déjà insuffisante, à une discrimination négative.

Signe important. C’est la première fois que les enseignants et notre département sont en tête de manifestation. C’est dire l’importance accordée à nos problèmes par nos partenaires syndicaux. Merci à eux. Puisse le gouvernement les suivre dans cette démarche.

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