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Le quotidien d'un directeur d'école
3 mars 2006

Angoisse des parents

Qui dira l’angoisse profonde de certaines mères de devoir abandonner chaque jour leur enfant dans les mains d’un autre, d’angoisser en imaginant tous les dangers qu’il pourrait rencontrer.

Ces mères, que je respecte profondément, n’ont pas une relation facile à vivre avec l’école.

On les remarque dès le début du cp. A la réunion de rentrée, elles posent beaucoup de questions sur la sécurité, l’organisation, etc. Durant la première année d’apprentissage de la lecture, elles demandent à voir l’enseignant très souvent, quotidiennement si possible.

Ces mamans sont en général, accrochées à la grille le matin et quelquefois font le déplacement dans la journée pour participer à la surveillance de la récréation (notre cour donne directement sur le trottoir)

Dès qu’un incident se produit mettant en cause leur enfant, elles débarquent à l’école, souvent exigent de rencontrer l’enfant responsable –à leurs yeux- et s’étonnent que de telles choses puissent arriver.

Il faut une infinie patience pour prendre le temps de les écouter, les rassurer, leur expliquer le fonctionnement de notre école.

Leurs enfants sont très souvent inhibés, craintifs et peu épanouis.

Heureusement, nous avons cinq ans pour établir des relations de confiance et un vrai dialogue, essayer de leur forger une image plus positive de notre école et leur apprendre à laisser un peu la bride sur le cou à leur progéniture.

Ce matin, à l’entrée de l’école, c’était le cas. La maman que je connais depuis maintenant quatre ans venait me signaler des soucis de relations entre sa fille et une autre de la classe.

Ayant admis, après moult palabres, qu’elle pouvait me faire confiance pour régler le problème qui, paraît-il durait depuis deux ans ! . Elle accepta de quitter l’école. Pour refaire irruption dans mon bureau un quart d’heure après. En effet, elle avait vu sa fille se faire apostropher par sa camarade en termes inélégants.

Je lui réitérais ma proposition de me laisser régler le différend. Elle finit par acquiescer et quitta cette fois définitivement, pour la journée, mon bureau.

Je pris, bien entendu, un moment dans la journée pour rencontrer les deux fillettes. Ce n’était à l’évidence, qu’histoires d’enfants –que je ne sous-estime pas- et il s’avérât que ces deux-là ne demandaient qu’à pouvoir être copines sans avoir à supporter le regard et le jugement envahissants de la mère.

Je dus malgré tout, sanctionner une troisième fillette, qui , friande d’histoires qui fâchent, s’amusait à jeter de l’huile sur le feu.

Quand je vous dis qu’on ne s’ennuie pas.

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Commentaires
L
Tout d'abord un grand bravo pour ce blog! Je suis maman d'un petit shkroumf de presque 10 ans et l'école pour lui est une pérpetuelle catastrophe depuis le jour "1". La lecture de vos récits est très agréable et aussi pleine de surprise, bienque je me doute de l'énorme travail que cela consiste, parois, on a du mal a imaginer que les résponsable de l'école prennent autant a coeur leur travail. Aussi, je suppose que tout dépends de la persone et du lieu.<br /> J'aurais sans doute voulue que mon fils puisse être dans votre école =)<br /> En tous cas, merci de cet éspace tout à fait original par son idée.<br /> <br /> Liebling
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