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Le quotidien d'un directeur d'école
31 mars 2006

Aide à la parentalité.

Mon traitement de texte refuse ce mot. Curieux, non ? Pourtant , cela est une des tâches importantes de la fonction de directeur.

La vision qu’on peut avoir des parents peut être diamétralement opposée des lieux communs du « café du commerce ». J’ai déjà eu l’occasion de l’évoquer ici. Pour les uns, qui font des statistiques d’après les quelques rares cas qui font la une des journaux, c’est simple : il faut responsabiliser les parents en les punissant par la  suppression des allocations familiales. Pour les autres, travailleurs sociaux et une majorité d’enseignants confrontés quotidiennement aux difficultés rencontrées, ils ont en face d’eux des parents qui ne démissionnent pas, qui ne baissent pas les bras comme on l’entend souvent mais qui sont confrontés à des difficultés telles qu’il leur est difficile de remplir leur rôle éducatif.  Il est vrai que la société, si apte à donner des leçons ne les aide pas beaucoup. La mise en valeur de la réussite individuelle, le gain facile sans effort, la consommation à tout crin, l’absence de reconnaissance du travail – et ce ne sont pas les réformes actuelles qui vont changer les choses-  sont autant de mirages offerts aux yeux des enfants. Il est difficile dans ces conditions de faire passer des valeurs qui vont à l’encontre du discours dominant. La société n’a que les citoyens qu’elle mérite et qu’elle à aider à formater. Pourquoi dans ce cas rejeter la faute sur les parents. C’est plus facile et cela sous-entend et permet de faire passer  qu ’il n’y a aucune dimension sociale à ces problèmes.

Nous mesurons tous les jours que c’est exactement le contraire. Je recevais cette semaine une famille d’origine turque dont le deuxième enfant présente quelques difficultés d’apprentissage. La maman était accompagnée d’une amie interprète, nous pûmes dialoguer réellement. Il ne s’agissait pas du tout –bien au contraire- d’une famille ayant baissé les bras.

Mais comment faire quand on est issu d’un milieu rural pauvre, qu’on est obligé de travailler dur, souvent dans la précarité, qu’on ne maîtrise pas bien la langue pour  accompagner son enfant, choisir les activités qui lui permettront de s’épanouir, mettre en place les stratégies pour l’aider réellement.

L’école a certainement un rôle à jouer mais il lui faudrait pouvoir s’appuyer sur d’autres partenaires. Cela existe mais en nombre bien insuffisant. D’autres structures d’aide à la parentalité sont certainement à inventer. Mais de grâce, laissons de côté la répression.

Ces enfants sont nos citoyens de demain. Il faut investir économiquement et psychologiquement sur ces jeunes pousses, non cotées en bourse. Sinon, nous pourrons les retrouver dans quelques années en train de brûler des voitures.

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Commentaires
E
ouf...tu es de retour... tu n'écrivais plus....<br /> c'est sur nous ne pouvons pas tout faire <br /> comment ça se passe ces derniers jours dans ton école ??? les blocages des grands frères ? les discussions entre collègues sur le CPE ??? <br /> bon week-end<br /> Evelyne
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