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Le quotidien d'un directeur d'école
7 avril 2006

Livrets

Avant les vacances, traditionnellement, c’est l’époque des livrets d’évaluation. D’après les textes, les parents doivent être régulièrement informés des progrès de leurs enfants.

Nous avions, il y a maintenant quatre ans, refusé les livrets de compétences qu’un inspecteur avait cherché à imposer à l’ensemble des écoles de la ville. Nous avions alors élaboré nos propres livrets de compétences accompagnés d’un relevé d’appréciation ou de notes par discipline, jugé plus accessible pour les parents.

Hélas, les premiers n’ont jamais vraiment servi et seuls les livrets pour les parents ont été utilisés. Retour à la case départ…

Malgré tout, certaines classes du cycle II – quatre sur six, ce qui n’est pas si mal- pour la deuxième année consécutive fabriquent leur propre livret constitué uniquement de compétences disciplinaires et transversales. Finalement, une fois bien expliqués aux parents; cela ne semble pas si difficile.

Mais nous sommes loin d’une cohérence sur l’école !

Une fois le modèle choisi ou pas, il faut les remplir. Trois à quatre semaines avant, je commence à prévenir les enseignants. Je sais, d’expérience, que les évaluations sont parfois longues à passer à corriger puis à retranscrire sur les livrets.

Dans le projet d’école, nous avons prévu de donner les livrets individuellement aux parents trois fois dans l'année. Là aussi, il y a loin de l’intention aux faits. Si cela n’a pas posé de problème pour le premier livret, tous l’ont fait et ont estimé que c’était utile, pour le deuxième livret un peu moins de la moitié des collègues a décidé que cela n’était pas indispensable. Un peu difficile de s’y retrouver pour les parents. Certains sont venus samedi dernier alors que les enseignants ne les y avaient pas invités.

Nous devrons reparler de ce problème lors du conseil des maîtres de rentrée et adopter une attitude commune.

Je tiens à voir les livrets et à les signer avant qu’ils ne soient distribués. Je peux ainsi me faire une idée plus précise du niveau et des difficultés éventuelles de chaque enfant. Je vois aussi à cette occasion comment l’enseignant perçoit sa classe et son travail. Certains commentaires sont laconiques, d’autres se veulent constructifs et pédagogiques. Cela me permet aussi de corriger les éventuelles erreurs orthographiques. Je vous rassure, il n’y en a pas tant que cela. Je m’efforce également d’écrire un petit mot positif et encourageant ou alertant si nécessaire. Les enfants y sont très sensibles. Les parents aussi.

Il faut donc que les livrets me soient donnés avant la remise. Ce qui est toujours périlleux. La dernière série m’a été remise le matin même à l’heure où les parents commençaient à arriver. La veille, j’avais du rester assez tard à l’école pour finir les trois séries de livrets qui m’avaient été donnés vers 18 heures…

Pour ceux qui ont décidé de donner les livrets directement aux élèves, c’est beaucoup plus étalé. J’ai eu plusieurs séries lundi dernier –voir la chronique- et quelques-unes hier. La dernière devrait m’être remise ce matin. En général les débutants ont beaucoup de mal pour ces livrets. Je rappelle que certains d’entre eux n’ont pas été formés ! Je constate aussi que la majorité des enseignants est attentive à écrire des commentaires qui ne soient pas blessants pour leurs élèves. Je m'efforce d'ailleurs de donner des conseils aux débutants en ce sens.

Une petite anecdote pour finir : A mes débuts, j’avais été nommé dans un cours préparatoire qui se trouvait dans une école maternelle, une curiosité locale qui s’était avérée très intéressante. A l’époque, il n’était absolument pas question d’évaluation ni de livrets à la maternelle. J’avais donc passé deux ans sans aucun livret donné aux parents. Les résultats aux contrôles , en revanche, leur étaient donnés régulièrement et chaque semaine, les cahiers devaient être emportés à la maison et signés par les parents.

Je ne me souviens pas que les élèves aient été particulièrement pénalisés par cette situation… Autres temps, autres mœurs…

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