Vacances des enseignants
Ah les vacances. Eternels débats qui ont déjà fait couler énormément de salive dans les discussions de comptoir ou les repas de famille. Nous sommes détestés et enviés par certains, honnis par d’autres, taxés de feignants par nombre de non-enseignants. La réalité : effectivement 16 semaines de congés pour trente-six semaines de travail. Personne dans d’autres métiers n’a autant de vacances. Le régime général est de six semaines. Les RTT permettent d’ajouter ici et là quelques journées mais rien qui ne puisse rivaliser. Certaines branches possèdent une septième voire une huitième semaine mais c’est assez rare. Question horaire maintenant. Pour le 1er degré, je parle de ce que je connais, vingt-six heures de cours plus une heure de concertation par semaine. Ces cours entraînent inévitablement des préparations et des corrections. Il faut y ajouter les rencontres avec les parents et les nécessaires préparations de projets divers et variés de sorties, fêtes, expositions et kermesses en tout genre. La surcharge hebdomadaire de travail se monte en moyenne à une vingtaine d’heures. Bien évidemment, d’aucuns en font plus et d’autres moins. J’ai même connu, cas isolé, un enseignant qui se targuait de ne rien faire en dehors de ses heures de classes. Ramenées sur l’année, cela nous fait, sortons la calculette, 36 que multiplie 47 soit 1692 heures. Divisons par quarante-six semaines, le lot communs des salariés, nous arrivons à une durée hebdomadaire de 37 heures. Nous sommes assez proche de la durée légale du travail qui est de trente-cinq heures même si ces derniers temps, elle semble fortement remise en cause. Vous me direz que j’exagère. Interrogez les enseignants qui sont autour de vous. Je pense que nombre d’entre eux vous diront que c’est une fourchette basse. Pour ceux qui ne seraient pas convaincus et qui pensent que nous choisissons ce métier pour les vacances, je rappelle que les concours sont ouverts à tous et qu’ils peuvent nous rejoindre quand ils veulent. Je vous épargnerais le couplet sur la pénibilité de ce travail par égard et respect pour les professions pour lesquelles les conditions de travail sont beaucoup plus difficiles et dangereuses. Juste un point important. Les enfants auraient bien du mal à supporter une plus grande charge de travail, en terme de nombre d’heures de cours sur l’année. Mais il est certainement vrai que les rythmes ne sont pas les meilleurs. D’autres pays peuvent nous montrer l’exemple à ce propos. C’est un autre débat qui jusqu’à présent n’a jamais été traité de façon satisfaisante. Le lobby du tourisme y est sans doutes pour quelque chose. J’ajoute, pour finir, que ce métier, bien que difficile, nous apporte beaucoup de satisfactions et nous renvoie une image d’utilité sociale indéniable. Cela ne se mesure pas…