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Le quotidien d'un directeur d'école
27 avril 2006

Foire aux enfants

Suite à un changement de secteurs scolaires, nous voilà tous les directrices et directeurs de la ville (une petite vingtaine) réunis pour étudier les très nombreuses demandes de dérogation. Environ une sur deux. Il s’agit d’un gros remaniement justifié par la construction de nouvelles maternelles. C’est un des effets de la poussée démographique que de nombreuses villes ont connu à partir de l’an 2000.

Pour prévoir l’avenir et gérer le présent, il convient de changer d’école un nombre non négligeable d’élèves

Difficile de fixer des règles. Nous travaillons sur de l’humain. Les calculs faits par le service de l’enseignement sont basés sur des données chiffrées par rue.

Rien de l’histoire des enfants, de leurs parents, de leur vécu dans l’école. La seule règle qui fasse consensus, d’ailleurs demandée par les inspectrices, est de permettre aux élèves de CM1 de finir, s’ils le souhaitent, leur scolarité dans l’établissement où ils viennent de passer leurs quatre premières années. Mais s’ils ont des frères et sœurs, il leur faudra accepter soit de s’en séparer, soit de les accompagner dans leur nouvelle école.

C’est douloureux pour tous. Difficile de laisser partir ces petits que l’on a vu grandir pas à pas ; d’abandonner ces parents qui nous étaient bien utiles pour les sorties, les fêtes et kermesses diverses. Même pour les enfants difficiles et/ou en difficultés que l’on a réussi à force de travail, d’investissement, de bricolages, de discussions à faire progresser tout de même.

Tous les directrices et directeurs ne régissent pas de la même façon, mais tous sont blessés à leur façon. Certains, réalistes, se résignent à appliquer les consignes, tout en ayant de gros pincements au cœur. D’autres se défendent pied à pied, élève par élève.

Il faudra maintenant expliquer aux parents pourquoi certaines dérogations ont été acceptées et pas d’autres. Il nous reste aussi le cas des familles qui n’ont pas du comprendre la lettre qui leur a été envoyée et qui vont réagir avec un peu de retard.

Voilà beaucoup de discussion et de travail en perspective.

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Commentaires
@
du côté de Lyon, on n'hésite pas à tout faire au hasard, quitte à séparer les enfants d'une même fratrie d'un arrêt de métro, le petit dans la maternelle du quartier et le grand dans l'école nouvellement construite (pour pallier aux problèmes de sur-effectifs)<br /> enfin, çà c'est que voudrais faire notre bien-aimée directrice qui n'aime pas trop réfléchir...
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