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Le quotidien d'un directeur d'école
19 mai 2006

Echanges entre écoles

Contrairement à ce que pourrait laisser penser le titre, il ne s’agit pas de correspondance entre école, que nous avons pratiquée d’autre part mais d’échanges de projectiles par dessus la grille de séparation des deux écoles du groupe scolaire.

Dans ce cas, il ne s’agit plus d’individus mais d’éléments d’un même groupe identifiés par le nom de leur école. Des pluriels bien singuliers : les Balzac contre les Hugo, sans aucune connotation littéraire, les Robespierre contre les Saint-Just, historiquement, on peut en faire quelque chose, ou les Langevin contre les Joliot-Curie ???. Je n’ose mettre de marque de pluriel à tous ces personnages illustres.

C’est sans doutes un travers de la nature humaine. Une clôture qui délimite un espace intérieur dans lequel on est avec les siens et qui sépare de l’extérieur qui devient obligatoirement l’étranger, celui contre qui il faut lutter.

Hier, il s’agissait d’échanges d’insultes diverses, de pommes de pin –ce qui suppose une préméditation puisque nous n’en n’avons pas dans notre cour-, et de cailloux.

Une intervention rapide du directeur –sans casque bleu- permit de limiter les dégâts et d’appréhender quelques-uns des responsables à qui il fallut bien donner une sanction.

Ce qui me valut la visite d’une maman le soir même. Horrifiée que son fils ait pu commettre une chose pareille. Il est étonnant que certains parents continuent à voir leurs enfants comme des chérubins incapables de commettre la moindre bêtise. Il s’agit alors pour ne pas que cela prenne de trop grandes proportions de minimiser la faute, d’expliquer que tous les enfants sont amenés à faire des sottises, que l’important est de ne pas laisser s’installer un sentiment d’impunité et que la sanction est bien entendu répressive mais surtout formatrice et éducative.

A côté de cette réaction un peu démesurée, il en est d’autres tout aussi surprenantes. Je me souviens d’un petit de cp qui s’était permis d’insulter en termes très grossiers et de cracher sur un adulte qui avait le malheur de travailler à proximité de la grille de l’école. La maman que j’avais appelée sur son lieu de travail était venue en traînant les pieds à la sortie pour me rencontrer. Quand j’eus narrer les faits, je l’entendis me répondre : « Et vous me dérangez seulement pour ça ? »

Sans commentaires.

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Commentaires
P
Je découvre navrée, qu'après seulement une année en tant que PE (certes dans une ZEP) j'en ai déjà plein des histoires comme ça à raconter... par exemple la maman appelée parce que son gamin (5 ans) avait frappé et mordu férocement un camarade : "ah c'est bien mon fils au moins ne se laisse pas marcher sur les pieds" Arghhh !
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