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Le quotidien d'un directeur d'école
31 mai 2006

On prend les mêmes et on recommence

Que dire ? De nouveau les mêmes élèves dans mon bureau dès le matin.

Une collègue me prévient le matin qu’il serait judicieux d’extraire de la classe deux ou trois élèves très perturbateurs. Elle est prête à les accueillir. La maîtresse de ces élèves l’a appelée dans le week-end. Elle n’en peut plus. Si la situation ne change pas, nous nous retrouverons avec toute une classe à répartir. Dans l’état actuel des absences non remplacées, ce serait catastrophique.

Et pourtant, nous avons essayé beaucoup de choses avec ces enfants et leurs familles. Mise en place de contrats, rencontres régulières avec les parents, exclusions temporaires de leur classe, mise en place d’aides pédagogiques, recours à une tierce personne. J’avoue que nous sommes à cours d’idée.

Un des élèves a déjà été accueilli dans une classe de son niveau. La maîtresse très expérimentée l’a fait très généreusement mais a beaucoup de mal. Heureusement que sa classe fonctionne assez bien et qu’elle pouvait se le permettre mais c’est tout de mêmes très fatigant et très déstabilisant.

Pour les autres, c’est impossible de l’envisager. Il nous faut les placer soit dans le niveau inférieur soit supérieur.

Vu leur niveau scolaire, il apparaît préférable, s’ils l’acceptent ainsi que leur famille de les placer pour ce dernier mois dans le niveau inférieur de CE2.

Les collègues sont d’accord. Ce sont pourtant deux débutants : l’un de première année, l’autre de deuxième année. Merci à eux…

J’explique aux deux enfants ce que j’attends d’eux. Qu’ils travaillent sérieusement et fassent la preuve qu’ils sont capables de se comporter comme des élèves lambda. Je parie sur le fait que le travail étant plus facile, ils seront peut-être ainsi valorisés, ce qui ne pouvait pas être le cas dans leur classe. De plus ils ne sont pas connus de leurs nouveaux camarades et ne sont pas obligés de jouer leur rôle d’élève transgresseur.

Ayant prévenu les familles de cette décision et leur ayant fixé rendez-vous, j’accompagne ces deux récalcitrants dans leur nouvelle classe. Là, il me faut bien entendu expliquer pourquoi ces élèves sont là sans les stigmatiser et en demandant à la classe de ne surtout pas se moquer d’eux mais de les considérer comme des élèves comme les autres.

Je souhaite que ce dispositif porte ses fruits, sinon je ne sais pas à quel saint nous pourrons nous vouer. Façon de parler, je ne crois pas qu’un saint protège les écoles publiques laïques et républicaines.

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Commentaires
A
Désolée, j'ai appuyé sur la touche envoi un peu trop vite et mon précédent commentaire est bon pour la poubelle... Je recommence: <br /> <br /> 15 jours après il est sûrement difficile de faire un bilan pour ces élèves "retransplantés".. mais quel est votre sentiment ? Qu'est-ce que cela a donné ?<br /> <br /> Je tiens aussi à vous remercier de prendre le temps de partager vos réflexions et votre expérience avec vos lecteurs. Et merci à Doc-Doc de m'avoir permis de découvrir ce blog.
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