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Le quotidien d'un directeur d'école
21 septembre 2006

Porter plainte

Combien de fois ai-je entendu cette expression de la part de parents en colère, voir d’élèves ?

En général, la menace ne se concrétise pas. Ou bien, l’administration fait filtre de toutes ces lettres qui doivent leur arriver.

Ce matin, c’était un père d’élève très en colère qui proclamait haut et fort devant l’entrée qu’il allait de ce pas porter plainte contre l’école.

Je lui proposais d’entrer, de s’asseoir en attendant que je le reçoive. Je devais m’occuper des quelques tâches en cours.

Quand je fus enfin libre, quelques minutes plus tard, il était déjà un peu calmé n’ayant plus de public.

Il m’expliqua alors qu’il était scandaleux que l’école ne se soit pas occupé de sa fille qui s’était fait une entorse. Que nous avions attendu l’heure de la sortie sans prévenir la famille. Que ce soit sa maman qui l’accompagne à l’hôpital après que les pompiers aient été appelés.

Je commençais par lui dire qu’il avait parfaitement le droit de porter plainte et qu’il pouvait le faire sans problème. Je lui dis tout de même mes doutes d’aboutir à quelque chose.

Il est vrai que je n’étais pas là mardi dernier quand cet accident s’était produit : une réunion avec un de nos partenaires culturels sur un projet que nous mettons en place. Heureusement, les collègues m’avaient averti. Il est vrai que l’enseignante de la classe avait été obligée de partir précipitamment. Mais une autre collègue avait pris le relais.

J’expliquai longuement que la fillette avait été soignée. En effet, de la glace avait été appliquée sur la cheville. Puis la douleur s’était réveillée au moment de la sortie. La maîtresse était alors aller chercher la maman et effectivement un père d’élève ancien pompier avait, après avoir examiné la cheville, décidé d’appeler lui-même les pompiers.

Il fut étonné d’apprendre que nous n’avions pas d’infirmière sur le groupe scolaire. Pourtant avec près de mille enfants, ce ne serait pas du luxe. Je lui dis que c’était pas faute d’en réclamer. Mais ce n’était pas à l’ordre du jour avec les restrictions programmées dans la fonction publique.

Il dut convenir également que les enseignants n’avaient aucune formation médicale et ne pouvaient établir de diagnostic médical.

Finalement, après un long moment d’échanges, il repartit rassuré. Nous avions , j’y tenais, pris rendez-vous pour le lendemain avec l’enseignante de la classe dont il pourrait obtenir les précisions nécessaires.

Pour finir cette journée, une parole d’un autre prère d’élève que je reçus le soir pour un problème d’étude. " Vous savez ", me dit-il "  Je dis partout que c’est une très bonne école ici. Je dis aux gens que c’est comme une école privée. "

Méritons-nous cet excès d’honneur ou cette indignité ?

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Commentaires
N
génial, cette dernière remarque……le reste ne m'étonne pas.<br /> beaucoup de retard dans la lecture de ce blog, zut…vais devoir accelerer, pas facile ! je vais porter plainte contre ce temps qui passe trop vite.
E
ça fait plaisir ...tu as beaucoup plus de commentaires....on s'intéresse donc davantage à notre métier !!! mais ce sont que des collègues qui t'écrivent ........ bon dernier petite phrase de notre supérieur hiérarchique " a tout problème, une procédure "<br /> je vais peut appeler mes élèves procédure1, procédure2.....et les procédures qui comptent pour dix ??? on les appelle comment ????<br /> bon week-end
K
Merci vous m'avez bien fait rire avec la remarque du dernier parent ! Comment faites vous pour reter aussi calme devant les menaces? l'habitude ? ;o)
Y
Ca fait plaisir de voir que tu arrives tout de même à communiquer et à échanger réellement avec les parents, et parfois à vous comprendre mutuellement !
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