Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le quotidien d'un directeur d'école
16 décembre 2006

Résolution de problèmes

Comment ne pas se confronter à un problème ? La meilleure façon est de s’en débarrasser.

C’est en tout cas ce que pense et propose un collègue à notre conseil des maîtres du jour.

Ces derniers temps beaucoup de problèmes de remplacement. Pour ceux qui lisent régulièrement ces pages, ils ne seront pas étonnés. Les parents ont déjà à plusieurs reprises occupé les classes, tout en prévenant les journaux. Nous sommes même allés jusqu’à l’inspection académique réclamer les moyens nécessaires. Nous avons d’ailleurs obtenu plus rapidement des remplaçants. Sans être dupes, bien évidemment les besoins de l’ensemble du département restaient criants.

Notre collègue, qui d’ailleurs revient d’un congé de maladie, nous annonça qu’à partir de ce jour, plus aucun élève supplémentaire ne serait accepté dans sa classe. Ce n’était pas une proposition à discuter mais un fait accompli. Tout en présentant cela comme une décision courageuse car il était temps de faire quelque chose. Sans vouloir s’occuper de ce qu’il adviendrait alors des enfants venus à l’école en l’absence de leur enseignant. Les laisseraient-on seuls ? Les laisserait-on repartir chez eux sans aucune garantie de la présence de leurs parents ?

Cette annonce nous laissa d’abord sans voix. Puis plusieurs des collègues intervinrent pour dire qu’ils n’étaient pas d’accord bien entendu avec l’administration qui ne faisait pas ce qu’il fallait mais qu’ils continueraient à accepter les enfants surnuméraires tout en précisant qu’il était très difficile voir impossible de s’en occuper.

Curieuse position donc qui heureusement n’était pas partagée par tous.

Toujours est-il qu’au lieu de finir le fameux projet d’école qui devrait déjà être déposé depuis la fin du mois dernier, nous avons passé le temps à discuter d’une proposition tout à fait incongrue.

L’avantage peut-être est que l’on discuta des moyens de lutte et que l’occasion permit de préciser combien il était important de se mobiliser pas seulement en cas de problème mais bien tout au long de l’année et de construire des rapports de force qui nous permettraient d’obtenir satisfaction de nos justes revendications, c’est à dire un maître devant chaque classe.

Pour conclure, il y a bien deux poids deux mesures dans cette éducation dite nationale. Un récent coup de téléphone d’une collègue partie en province cette année après plusieurs décennies de bons et loyaux services me permit d’effectuer des comparaisons. Chez elle, tout près des montagnes, pas de problèmes de remplacements. D’abord le travail est tout à fait différent de celui qu’elle a connu, les élèves apprennent facilement et ne posent pas de problèmes particuliers, donc les enseignants se portent plutôt mieux. De plus les équipes sont plus anciennes et donc il y a moins de congés de maternité. Je rappelle que tous nos remplaçants sont accaparés sur ces congés.

Qui a dit un jour que nous devions être payés au mérite ?

Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité