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Le quotidien d'un directeur d'école
18 janvier 2007

Accepter son enfant.

Rendez-vous ce matin avec une maman. Son fils est avec nous depuis deux ans. Nous l’avons, après avis de l’équipe éducative, maintenant au CP. Malheureusement, malgré quelques espérances en début d’année, nous ne constatons plus de progrès.

Suivi en orthophonie depuis plus d’un an, il a passé de nombreux examens en pédiatrie pour essayer de déterminer d’où viennent ses difficultés d’apprentissage. Audition, vue, bilan neurologique, etc… De nombreux rapports s’accumulent dans son dossier.

Il nous faut maintenant envisager son avenir. Notre psychologue du réseau d’aide n’a décelé aucune déficience intellectuelles, il n’est donc pas question pour l’instant de proposer une CLIS ou un établissement spécialisé.

D’autres investigations doivent être faites. Une prise en charge en psychomotricité et en psychothérapie est proposée par les spécialistes qui le suivent à l’hôpital. Ajoutés aux séances d’orthophonie et d’orthoptie, cela va faire beaucoup.

La maman est bien sûr très inquiète. Elle souhaiterait faire tout ce qu’il faut pour son enfant et voudrait bien le voir se développer comme tous les autres. C’est une maman très impliquée, qui participe souvent aux activités de la classe et peut ainsi faire des comparaisons avec les autres élèves.

Je ne peux, sans lui donner de faux espoirs, que la rassurer sur son avenir proche. I nous est tout à fait possible de le garder avec nous l’année prochaine en le passant au CE1, les collègues fonctionnant pour l’apprentissage de la lecture en groupes de besoins et son fils y aura toute sa place. De plus ses multiples prises en charge pourraient s’insérer dans un emploi du temps aménagé qui lui permettrait de ne pas ajouter à la journée scolaire. Mais je ne répondrais pas à la question essentielle qui vaut pour tous les parents : accepter son enfant comme il est et non comme on aurait souhaiter le voir devenir.

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Commentaires
K
Il est vrai qu'il est difficile d'accepter son enfant tel qu'il est et non tel qu'on voudrait qu'il soit. Mon fils aîné est malentendant et suit une scolarité normale ( pour mais nous avons vu un certain nombre de professionnels (pédiatre, psy, orthophoniste, ORL...) avant de détecter le problème et c'est très angoissant. Je me souviens de ma stupeur en entendant parler le fils d'une collègue, du même âge que mon fils, au téléphone... Le mien refusait tout simplement de le prendre en main...Evidemment... et je ne comprenais pas pourquoi (puisqu'il parlait, mal, certes, mais il parlait). En tous cas, ses professeurs et le directeur ont tout fait (et font tout) pour qu'il puisse suivre les cours malgré les séances de ceci ou de cela (sauf le professeur actuel, remplaçant, qui a mis du rouge sur toute l'évaluation piscine, puisque fiston ne peut pas y aller (pas le droit de mouiller les oreilles, pour ne pas abîmer les deux appareils)). Et l'air de rien, ça aide aussi que les professeurs soient impliqués.
Z
Je connais bien ce sentiment d'impuissance, comment tendre la main à des parents dont l'enfant est différent lorsque que l'on est dans l'impossibilité de leur apporter la réponse qu'ils attendent, lorsque tous les partenaires "sèchent". C'est là que nous revêtons une nouvelle casquette, sur laquelle je n'ai jamais réussi à mettre un nom en 7 ans de direction, dont 4 avec une CLIS.
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