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Le quotidien d'un directeur d'école
25 janvier 2007

Ohé la France d’en haut !

Doivent nous regarder de tout là-haut , nos technocrates et politiques du ministère de l’Education Nationale. Ne serait-ce le nécessaire devoir de réserve, je me laisserais bien aller à quelques commentaires outrageants non sur la personne mais sur les déclarations de notre ministre.

Après avoir rongé jusqu’à l’os la méthode globale de lecture, réinventé la grammaire soit disant disparue, le voilà parti en bataille pour le retour du calcul mental et la réhabilitation des quatre opérations.

Mais quelles écoles a-t-il visitées ? Quels enseignants a-t-il rencontrés ? Quelles mouches mal intentionnées l’ont piqué ?

Accumuler ainsi les propos de café du commerce sur l’école tout en y croyant ou en faisant semblant d’y croire, c’est non seulement méprisant pour tous les enseignants mais affligeant dans la bouche d’un ministre.

Désespérant pour tous ceux qui mouillent leur chemise en cherchant à apprendre à lire aux enfants par tous les moyens ( sauf la globale pratiquement jamais employée et disparue depuis fort longtemps sauf dans la tête de notre ministre), qui suent sang et eau pour faire rentrer dans leurs têtes les notions de verbe de sujet, d’adjectifs et de compléments, qui s’évertuent à expliquer le fonctionnement et à donner la maîtrise des additions, soustractions, multiplications et divisions et à leur enseigner le bon usage au bon moment, tout en insistant bien entendu sur leur sens. ( Désolé, monsieur le ministre, nous ne faisons pas les extractions de racine carrée). Quand au calcul mental soi-disant disparu, je cherche encore d’où cette idée a pu germé tout en réfléchissant à la prochaine sortie. Va-t-il découvrir que les élèves n’écrivent plus ? Qu’ils ne font plus de problèmes ? Qu’on ne leur enseigne plus l’orthographe ni les conjugaisons ?

Depuis mes débuts, j’ai vu défiler nombre de ministres, chacun d’entre eux a voulu laissé son empreinte, nombre d’inspecteurs d’académie, chacun avec ses marottes et nombre d’inspecteurs de circonscription, beaucoup plus proches du terrain mais quelquefois aussi avec une idée préconçue.

Le ministres ne le sont plus depuis longtemps, les inspecteurs d’académie partis labourer d’autre sillons dans des terres plus fertiles, les inspecteurs de circonscription également gérant leur carrière après avoir accumulé l’expérience de ces zones difficiles et ainsi gagné des points.

Nous sommes restés, nous les militants de base de l’éducation nationale et du Service Public. Bien souvent par choix, quelquefois par force tellement il est difficile de quitter ces départements déficitaires. Sans jamais baisser les bras, sans cesser de revendiquer les moyens nécessaires à une meilleure prise en compte des difficultés de nos élèves.

Le plus difficile a toujours été de ne pas se voir soutenu par notre hiérarchie.

Mais de là à être méprisé,  c’est intolérable !

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Commentaires
B
Mais le port de l'uniforme va certainement solutionner tous les problèmes de l'école publique et laique. C'est un grand débat qui se prépare et qui apportera beaucoup aux enseignants et aux apprenants. J'en rêêêêêêêêve!!!!!!!!!
M
J'ai adoré l'évidence de votre article, je suis moi même infirmière de lycée et la méconnaissance des missions des gens travaillant à l'éducation nationale par nos gouvernants me désarçonne régulièrement. Continuez cette écriture du terrain, elle fait tellement de bien à lire.<br /> Marie-Ange
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