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Le quotidien d'un directeur d'école
4 février 2007

C’est exquis.

Sept pour cent des français partent aux sports d’hiver. J’ai déjà eu l’occasion de dire que cela entraînait des rythmes scolaires perturbés.

Oubliées les recommandations des spécialistes qui fixaient à sept semaines de travail et deux semaines de repos le rythme idéal pour les enfants.

Selon les années, nous nous retrouvons avec cinq six sept, quelquefois huit semaines d’affilée.

Enfin, il faut bien que les équipements hôteliers et sportifs liés aux sports d’hiver soient rentabilisés. D’autant plus qu’avec le réchauffement climatique, il ne reste plus beaucoup de temps pour ce faire.

Les classes de neige sont-elles comptées dans ce pourcentage ? Je l’ignore mais une chose est certaine : j’ai vu des enfants qui ne seraient jamais partis à la neige, heureux de vivre. Une grande première: j'ai été choisi par la municipalité pour faire partie de la délégation composée d'un responsable de service, d'un élu et d'un représentant des parents d'élèves, chargée de se rendre sur place pour évaluer les conditions d’accueil et de séjour des élèves.

J’ai ainsi pu constater de visu l’immense plaisir qu’avaient ces enfants à vivre en collectivité, pratiquer un sport qu’ils ne connaissaient pas, évoluer dans des paysages inimaginables ici et manger à leur faim.

Tous ont été unanimes pour le reconnaître et n’auraient pour rien au monde écourté leur séjour.

Oubliés les télés, consoles, grignotages en tout genre, couchers tardifs, entassement dans de petits appartements quelquefois insalubres, etc… Place aux veillées jeux contes – quelquefois au coin d’un feu de cheminée, vous imaginez pour un gosse d’HLM ?- aux repas de qualité pris en commun avec leur enseignant et leurs animateurs, à l’accueil dans de petits chambres équipées d’une salle de bains, une qualité et une hygiène de vie que pas mal d’entre eux n’ont jamais connues.

Certains penseront qu’il est cruel de laisser entrevoir ainsi une réalité qui leur ait étrangère et peut leur sembler inaccessible. Comme dans ces nouveaux jeux télé où l’on échange provisoirement sa vie contre celle d’un autre.

Ce que j’en sais c’est que je n’ai jamais rencontré un de mes anciens élèves me reprochant de l’avoir emmené un jour, qui à la montagne, qui à la campagne ou à la mer. Au contraire, ce sont toujours ces souvenirs-là qui revenaient en premier lors de nos discussions. Certains m’avouant même regarder les photos ou les vidéos réalisées à l’occasion très fréquemment.

Voilà une piste pour nos candidats à la présidentielle. L’égalité des chances ne passe-t-elle pas un droit à l’égalité devant les sports d’hiver ? En effet, ce sont des charges très lourdes pour les communes et ce genre de classes disparaît de plus en plus devant les difficultés financières des municipalités qui font d’autres choix.

En ce qui me concerne, cela m’a permis de relativiser les multiples difficultés qui ont prévalu lors de la préparation de cette classe de neige.

Un seul regret : que tous les enfants de la classe n’aient pas pu partir. Mais nous avions avec l’enseignante, les services sociaux et la municipalité, fait tout ce qui était en notre pouvoir.

PS : Pour ceux qui en veulent plus: voir mon billet du 17 janvier: étoiles des neiges

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Commentaires
K
Je viens de me relire et je voulais siplement dire que, quand on vous lit, on a l'impression que les enfants de l'ensemble de la classe moyenne (et supérieure) vont au sport d'hiver.<br /> Mais je suis d'accord avec vous sur le principe, si tous les enfants pouvaient partir en vacances au moins une fois dans l'année, ce serait merveilleux.
K
D'accord avec vous pour une égalité des chnces au sport pour les enfants.<br /> Mais n'oublions pas qu'un certain nombre d'enfants des classes moyennes ne vont pas aux sport d'hiver simplement parce que les parents n'en ont pas les moyens.<br /> <br /> Bien à vous,
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