Dur constat

Aujourd’hui, rencontre avec la psychologue du cmpp pour deux de nos élèves.

La première nous soucie énormément. Père décédé, mère très présente, bouillonnante et très exigeante, petit frère qui vient d’arriver, un bel écheveau à démêler. Une heure d’échange entre l’enseignant, la maman, la psychologue et moi-même. Sur le temps de déjeuner, bien évidemment.

Puis un échange sur un élève dont nous avons du nous séparer à la fin de l’année dernière. Elle vient d’hériter du dossier. Sa scolarisation a été très épisodique depuis la rentrée. Une mesure d’investigation a été ordonnée par le juge pour enfants. Je dois d’ailleurs rencontrer l’éducateur la semaine prochaine. Le dossier semble lourd et une thérapie familiale serait sans doutes la bienvenue. Mais encore faut-il l’accepter !

Nous parlons ensuite d’un élève très violent que nous avions accueilli dans notre école durant 18 mois avant son départ pour le collège. Cela s’est malheureusement très mal passé. Il n’a pas tenu plus d’un trimestre et a abandonné son suivi au CMPP. Pourtant nous avions avec l’enseignant de l’époque et ses thérapeutes commencé un travail qui commençait à porter ses fruits.

Pour finir dans ce registre, nous avons évoqué la situation générale du quartier. Nous étions d’accord sur ce triste bilan : une progression vertigineuse des difficultés. Une violence latente qui ne demande qu’à s’exprimer. Une ghettoïsation qui a vu le profil du quartier basculer complètement et une impossibilité de traiter correctement les problèmes rencontrés au quotidien.

Bien évidemment, il ne nous reste plus qu’à compter sur des changements radicaux de politique éducative et sur la prise en compte réelle de nos énormes difficultés.

Sinon les émeutes urbaines de novembre 2005 n’auront été qu’un joyeux divertissement par rapport à ce qui nous attend.