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Le quotidien d'un directeur d'école
31 mars 2007

Elèves ACHP

Après le raout départemental, sa déclinaison locale. Tous les directeurs-trices de la cironscription invités avec les psychologues scolaires à débattre de ces élèves qui nous préoccupent.

Animés par deux personnes de la cellule créée à l’inspection académique : une CPE pour la version collège, une ex-directrice pour le primaire. Le proviseur de vie scolaire étant lui retenu par ailleurs.

Un assez bon diagnostic sur la situation, un éclairage sur les difficultés rencontrées, un état des critères permettant d’apporter des réponses, quelques pistes intéressantes sur ce qui pourrait être mis en place.

Mais aussi un constat amer. Comment peut-on se permettre d’organiser ce genre de réunion, voulue je pense en haut-lieu, sans se présenter avec un seul moyen supplémentaire à proposer.

Un sentiment d’impuissance. Nous allons vous dire ce qu’il faudrait mais il va falloir apprendre à vous en passer.

Quelques exemples :

L’hétérogénéité des élèves favorise la réussite scolaire et diminue la violence. Je pense qu’on l’avait déjà constaté. Mais comment fait-on ? On vire une partie des catégories sociales défavorisées, chômeurs et Rmistes, pour installer des classes moyennes.

La stabilité des équipes semble être également un facteur positif. On l’avait bien remarqué mais comment fait-on alors que de nombreux postes, peu attrayants, sont pourvu chaque année par des enseignants débutants ? On les attache à leur bureau ?

Le travail en équipe et la concertation sont un facteur essentiel. Bien, c’est ce que nous revendiquons depuis longtemps. Mais sans temps de travail institutionnalisé comment fait-on ? On impose aux collègues de venir travailler le dimanche ?

D’autres points semblent plus à portée des équipes. Mais il se trouve que dans certaines écoles nous les avons déjà essayé, avec succès d’ailleurs pour certain type d’élèves: mise en place de conseils, élaboration d’un règlement semblable pour tous, tutorats, médiation,etc… mais nous nous trouvons tout de même confrontés à des élèves à qui cela ne suffit pas.

Le contenu de l’enseignement est essentiel pour " nourrir " les élèves. Mais quand on réduit la formation à une peau de chagrin, quand on met directement en poste des jeunes sans aucune expérience, quand aucune formation ne leur apprend à gérer ce type d’élèves, ni l’hétérogénéité d’une classe, ni la psychologie de l’enfant. Comment fait-on ? C’est au directeur de s’y coller ? C’est d’ailleurs ce qu’il est amené à faire mais dans l’urgence et sans véritablement de temps.

Ne trouvez-vous pas qu’il y a de quoi être légèrement en colère ?

Et puis, n’est-ce pas faire abstraction de tout ce qui ne concerne pas l’école ? Allons nous vraiment réparer ces enfants de familles brisées par le chômage, le mal ou le non logement, la chasse aux sans-papiers, la misère, la violence ?

Sommes-nous des enseignants éducateurs ou des pompiers sociaux ?

A l’issue de la réunion, un groupe de travail se constitue devant établir un protocole pour procéder à un jumelage entre écoles ? L’idée est de s’échanger les élèves difficiles. Solution qui est quelquefois employée avec succès mais qui n’a pas été contractualisée.

On va s’échanger nos cas difficiles entre écoles difficiles. Une riche idée qui a le mérite de ne rien coûter.

NON ?

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Commentaires
P
toujours de ma région sans problèmes majeurs, nous constatons depuis 3 ans un changement notable des comportements des enfants avec sans communes mesures avec vous sans doute des nfants au comportement hautement perturbant: 1 ou 2 par école entrainant dans son sillage qq enfants pret à suivre...<br /> notre hierarchie refuse de reconnaitre cet etat de fait! tout le monde constate, et bouche les trous ds son coin!<br /> mais quelle déception en vous lisant! il n'existe aucune solution?<br /> Je vais changer de métier!
C
Je sors d'un stage en ZEP dans une école très difficile, et dans laquelle des réunions comme celle que vous décrivez sont également organisées. <br /> Je suis bien attristée de constater que finalement, c'est partout pareil. Dans ce pays, on est atteint de la réunionite aigüe, une maladie contagieuse à toutes les professions, qui se traduit par la mise en place d'un nombre exhorbitant de réunions qui n'aboutissent à rien !<br /> Dans l'école où j'étais, pour répondre à la question : comment gérer les élèves qui posent problème dans la classe ? il a été répondu : "il faut les envoyer chez un collègue ou dans le bureau du directeur... Bah oui, on le fait déjà et ça ne marche qu'un temps !!!
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