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Le quotidien d'un directeur d'école
27 juin 2007

Fin damnée ?

Beaucoup de travail en cette fin d’année, beaucoup de problèmes à résoudre et une accélération du temps étonnante.

Voici maintenant passées la fête, la kermesse, les montées de maternelle, la gestion des dérogations multiples et variées dues au changement de secteur. Je n’ose pas penser ce que cela donnerait si la carte scolaire des écoles était libérée.

Les élèves de cm2 difficiles que nous avons eu grand peine à contenir cette année se pensent maintenant en vacances prématurées et se croient pour certains tout permis. Le remplacement de la kermesse par un travail en classe en a momentanément calmé quelques-uns.

Je plains de tout cœur les professeurs de collège qui auront à accueillir les quatre à cinq irréductibles qui n’ont pas beaucoup progressé cette année malgré le dispositif que nous avions mis en place. Il faut reconnaître toutefois que nous avons réussi à les gérer de façon à peu près satisfaisante jusqu’à la fin de l’année sans que l’école explose, ce qui aurait pu être le cas. Mais il faut aussi faire le constat qu’ils n’ont que peu évolué dans leurs apprentissages et dans leurs comportements.

Effet collatéral que nous n’avions pas envisagé. Certains des membres de l’équipe ont très mal vécu cette année : une des collègues, pourtant volontaire, chargée d’un des cm2 et trois débutants mal préparés à accueillir ces enfants difficiles. Résultat : une classe qui a vu défiler jusqu’à dix remplaçants différents, ce qui n’a rien fait pour arranger les choses et de jeunes enseignants désemparés.

Comme il est plus facile de s’en prendre à ses voisins qu’aux causes réelles des difficultés, ce fut le reste de l’équipe et le directeur, soudain chargé de presque tous les maux, qui furent désignés comme responsables.

Réaction humaine mais peu réfléchie et pas du tout rationnelle. Dommage que nous payions les pots cassés en lieu et place de l’administration qui n’a pu su nous donner les moyens supplémentaires pour faire face aux montées d’effectif, les formations nécessaires pour ces jeunes sans expérience nommés provisoirement dans les quartiers les plus difficiles, les moyens de remplacement nécessaires pour éviter d’alourdir les classes en cas d’absence, l’aide indispensable qui aurait été nécessaire pour suivre notre dispositif d’aide, etc ; Je pourrais continuer longtemps tant les carences de l’administration sont flagrantes.

Puissent ces collègues prendre un peu de recul pour juger autrement d’une situation qu’ils ont eu du mal à vivre. Je conçois et je déplore qu’ils commencent leur métier dans ces conditions.

Qui saura se pencher sur ce problème et réussir à former nos futurs collègues à tous les publics et utiliser les personnes expérimentées là où c’est plus difficile ?

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Commentaires
F
Et avec 10 000 profs en moins, ca promet d'être encore plus dramatique...
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