Cours d’arabe
Nous avons cette particularité d’avoir des cours d’arabe organisés dans notre école mais hors temps scolaire.
Il y a de cela de nombreuses années, ces cours étaient intégrés dans le temps scolaire et les élèves qui les suivaient manquaient invariablement une des matières inscrites au programme. Ils ont lieu maintenant le soir en semaine ou bien le mercredi matin.
C’est une préoccupation essentielle pour une grosse majorité des parents originaire d’Afrique que ce soit du Nord ou de l’Ouest.
C’est la question vedette posée lors des réunions de parents de rentrée. Quand vont avoir lieu les cours d’arabe ? Il sera toujours temps de s’occuper
Les enfants nous réclament les formulaires bien avant que nous puissions en disposer.
Quand ces papiers sont distribués, ils reviennent dès le lendemain quand il faut plusieurs jours ou même semaines pour obtenir la fiche de renseignements remplie.
J’avoue, et ceux qui me lisent habituellement sauront que c’est sans aucune connotation teintée du racisme le plus minime que je le dis, que cela m’agace un peu.
Je suis tout à fait d’accord pour que ces enfants suivent des cours qui leur permettront de trouver leurs racines. Puis il est toujours intéressant de parler plusieurs langues dont sa langue maternelle.
Il est réjouissant de constater que ces enfants ne reculent pas devant l’effort qu’ils doivent fournir pour progresser dans cette discipline.
Mais d’une part, j’ai souvent constaté que les professeurs qui étaient envoyés et payés par les consulats n’étaient pas à la hauteur des enjeux et manquaient totalement de pédagogie ce qui fait que ces cours se déroulaient souvent dans une joyeuse ambiance de chahut. Certains parents sont quelquefois venus se plaindre que le professeur tentait de faire du prosélytisme en apprenant aux enfants dans des versets du coran. Ce qui est strictement interdit par la convention qui lie ces enseignants et l’éducation nationale.
D’autre part, l’arabe enseigné est un arabe littéraire bien loin de la langue que parlent, pour ceux qui la pratiquent à la maison, les enfants. Et je ne parle pas des kabyles…
Enfin, j’ai quelques doutes sur les intentions de certains parents. A leurs yeux, effectivement, l’enseignement de l’arabe est sans doutes plus important que celui du français. Le menu de la cantine devient intéressant quand il ne comporte pas de porc et il faudrait maintenant ne servir que de la viande halal, une revendication formulée de plus en plus souvent.. Ce qui fait que certains enfants refusent maintenant de manger les légumes sous prétexte qu’ils ont touché la viande qui n’était pas abattue rituellement.
J’ai déjà évoqué dans ces chroniques les interventions que je dois faire dans les classes pour dissuader nos élèves de faire le ramadan les jours d’écoles. A part quelques grandes filles de CM2, aucun d’entre eux n’est pubère.
Ce regain de communautarisme, même s’il s’explique par un besoin d’appartenance et de reconnaissance, mine l’école publique laïque et républicaine. Les politiques successives qui ont créé ces ghettos urbains dans lesquels s’entassent les populations les plus démunies sont responsables de cette situation et ce n’est sans doutes pas la lettre de notre président qui est (enfin ?) arrivée et les intentions qu’elle contient qui y changeront quelque chose.