De l’importance des maux !
Grande première : journée à l’IUFM sur "les élèves à comportement hautement perturbant ". Qu’en termes élégants ces choses-là sont dites. On est effectivement très loin des propos "café du commerce " Deux ans en arrière, on les appelait élèves transgresseurs, ce qui me semblait plus approprié. Il s’agissait bien des élèves qui transgressaient les règles établies. Et plutôt dix fois qu’une. En connaissance de cause, ajouterais-je. Mais les mots ont leur importance. En tant qu’enseignants et qu’éducateurs, ce terme est revenu à maintes reprises, nous nous devons et je ne peux qu’approuver, parier, comme le disait Mérieux, sur l’éducabilité des enfants qui nous sont confiés. Cela me semble une lapalissade (que vaudrait un enseignant incapable d’imaginer pouvoir agir sur le jeune qui est en face de lui ?) Donc ne les stigmatisons pas, ne les enfermons pas dans un devenir programmé en les appelant transgresseurs ou perturbateurs mais contentons-nous de qualifier leur comportement. Ceci étant posé, quelques mots sur cette journée. Une première vous disais-je. Il en aura fallu du temps pour entendre les multiples appels au secours des enseignants désemparés face à ces comportements. Mais il semble qu’enfin, nous ayons été un tant soit peu entendus. Un monde fou : proviseurs, inspecteurs, conseillers pédagogiques, directeurs, CPE, infirmières, assistantes sociales scolaires (deux denrées assez rares) se pressaient aux portes de l’amphithéâtre. Plus de monde que prévu y compris des non inscrits venus se rattacher au dernier moment. C’était, s’il y fallait encore une preuve, la démonstration que ce sujet était bien présent dans les préoccupations principales de tous ces personnels. Je pense que ce même thème proposé aux enseignants nécessiterait la location du Zénith ou de Bercy. Une journée intéressante : après l’ouverture par l’Inspecteur d’Académie, une conférence de Philippe Jeammet – pédopsychiatre spécialisé dans les ados- pour débuter suivie d’une table ronde avec deux pédopsychiatres dont un directeur de CMPP, une juge pour enfants, un responsable de contrat de réussite éducative, un responsable d’association de prévention et un sociothérapeute. L’après-midi : des ateliers dans lesquels les participants ont pu plus s’exprimer et une conclusion par un inspecteur général auteur d’un rapport sur le climat des écoles. Pour ma part le climat des écoles est calqué sur notre climat en général : dérèglement climatique et un réchauffement constaté par tous ( sauf Allègre). Ce fut donc une mini conférence de Kyoto. Le contenu devrait être mis en ligne par l’IA, je vous en ferai part. Il devrait y avoir une suite. Je ne manquerais pas de vous en tenir informés. D’ici là, nous allons continuer nos bricolages comme avant.