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Le quotidien d'un directeur d'école
7 février 2006

Sélection , compétences de base, moyens et discrimination positive

Interview de Marie Duru-Bellat, sociologue de l’éducation, enseignante à l’université de Bourgogne. ( dans Télérama du 1er février)

Question : Vous reprochez au système français d’être focalisé sur des matières trop exclusivement scolaires, le français, les maths…

L’évaluation des élèves ne devrait pas porter que sur ces matières. Imaginons un instant que soient pris en compte d’autres critères, les capacités relationnelles des individus, par exemple.

Mais non, dans notre système, les élèves qui, dès le primaire, ont des difficultés en français ou en maths risquent plus que les autres de sortir de l'école sans diplôme, en situation d'échec. C'est à partir d'une vision étroite qu'on trie, souvent dès la maternelle.

La sélection parle diplôme semble juste, parce que tout le monde est jugé sur les mêmes critères. Mais chacun sait qu'on ne parvient pas à corriger les inégalités qui se situent bien en amont.

Comment prétendre alors que la réussite scolaire est juste ? Plutôt que d'envisager de, " sauver " quelques élèves issus des ZEP en leur offrant des lycées d'excellence ou des places réservées dans les grandes écoles, ne faudrait-il pas s'attaquer au problème inacceptable des mômes en difficulté dès le CP, ou même dès la maternelle?

C'est un débat politique, une question de priorités plus que de moyens. Car l'Education nationale est riche, mais l'argent ne va pas forcément où il devrait. Un élève de grande école revient treize fois plus cher qu'un étudiant en droit. Ces écarts sont faramineux, c'est de la redistribution à l'envers et les jeunes les plus favorisés reçoivent au total davantage d'argent public. Est-ce normal ?

Une chose est sûre, la hausse spectaculaire des scolarisations n'a pas résolu le problème de l'égalité des chances.

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