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Le quotidien d'un directeur d'école
15 juin 2006

Bilan du RASED

Pour répondre à un des commentaires sur les aides aux enfants en difficulté.

Cette année, nous avons eu la chance d’avoir un Réseau d’Aide et de Suivi des Enfants en Difficulté presque complet. Ce qui n’était pas le cas les années passées.

Je dis presque car notre psychologue était à mi-temps et nos deux maîtresses d’adaptation ( appelés poste E) non formées. En ce qui concerne la rééducatrice (poste G), elle vient tout juste d’avoir son examen.

Ce réseau fonctionne sur les écoles du groupe pour les postes E et G soit environ 925 enfants. Quand à la psychologue, elle est à la disposition de la circonscription : environ 2000 enfants. Ce qui signifie que tous les enfants qui auraient dus être testés ne l’ont pas été. Alors pensez donc, apporter une aide…

Le bilan des poste E n’est guère plus rose. Une collègue très expérimentée qui a accepté de laisser sa classe cette année pour occuper ce poste est très sceptique sur l’aide réellement apportée en l’absence de vraie formation professionnelle. Ces postes sont d’ailleurs de plus en plus souvent occupés par des débutants.

Vous imaginez ce que l’on peut obtenir comme résultats avec ces moyens.

Sinon, pas d’heures de soutien, pas de maître supplémentaire et plus d’aide éducateurs depuis 3 ans. Soyez votre propre recours semble être le mot d’ordre. Par une sorte de logique inversée, les besoins grandissent quand les moyens diminuent.

Il est vrai que nous coûtons très cher à la société.

Comme nous avons également beaucoup de collègues débutants ( très joliment appelés T1 et T2) qui n’ont pas été vraiment formés à l’hétérogénéité des classes, plus des collègues qui n’ont pas été formés du tout ( les fameuses Liste Complémentaire; à ce sujet, voir la chronique du 30 août 2005), il faut vraiment tout inventer.

Où se trouve la réponse à ces questions. Certainement, je le dis par expérience, dans la pratique de classe coopérative. Ce qui demande tout autre chose que du bricolage. On en est loin !

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Commentaires
A
Merci beaucoup pour la réponse à ma question. <br /> C'est instructif et vraiment très grave cet état de fait. Je comprends mieux pourquoi dans l'école de ma fille les enfants en difficulté sont directement envoyés chez les ortophonistes extérieurs et pourquoi ceux-ci sont surchargés et donnent des rendez-vous à des heures farfelues, pendant les temps scolaires. <br /> <br /> Je me demande de plus en plus si "on" ne considère pas que de toutes ces façons ces enfants en difficulté ne sont pas éducables et que par conséquent il est inutile de dépenser les deniers publics. <br /> <br /> La pratique de classe coopérative peut effectivement être une réponse interne à condition bien entendu que les classes ne soient pas surchargées à l'origine et que les enseignants se sentent la compétence d'apporter des réponses différenciées aux problèmes des apprentissages. Ce que, quand on a le nez dans le guidon d'un quotidien difficile , on n'a pas forcément l'énergie de faire. Surtout aussi quand on sait que ces enfants vivent dans des familles en détresse. <br /> J'enseigne personnellement en lycée professionnel et à l'IUFM nos formateurs nous ont bien fait passer le message des travaux de groupe pour faire face à l'hétérogéïnité de nos classe. J'essaie de mettre en oeuvre, mais il est clair que cela revient à préparer pour une heure de cours trois à cinq préparations différentes. En début de carrière quand on est sur le qui-vive permanent, ce n'est pas évident. Et que dire quand on trente gamins dans une classe exigue et que de toutes façons on ne peut même pas bouger les tables ? <br /> <br /> Et je crois que cela ne va pas aller en s'arrangeant car il semblerait bien que nos "18" heures dérangent. Car bien sûr on ne travaille pas une minute de plus dès que l'on quitte la salle ! <br /> Je pressens que notre proviseur va s'arranger pour nous concocter des emplois du temps où nous serons forcés d'être là en permanence à attendre entre deux cours. Moi cela ne me dérangerait pas au contraire... si nous avions des outils de travail au lycée (4 ordinateurs dont 2 malades dans la salle des profs pour 55 profs)... et sans même penser aux outils technologiques, si on avait ne serait-ce que la place pour poser nos fesses sur une chaise ! <br /> <br /> Heureusement qu'il y a les élèves et pour beacuoup leur formidable envie de s'en sortir malgré tout !
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