Une grosse part de ghetto
Petit plaisir : j’ai su enfin me libérer pour accompagner deux classes de l’école en sortie.
Loin de nos quartiers sensibles, nous quittons notre banlieue pour un assez long voyage dans l’espace et le temps.
Un site médiéval où se construit un château-fort. Beaucoup de transport mais pas mal de satisfaction. Des enfants curieux, attentifs, questionneurs et intéressés. Pas si courant que ça. Il faut reconnaître que les enseignants avaient préparé très sérieusement cette visite.
Sur le site, bien évidemment nous croisions d’autres classes qui me semblaient étranges. Je mis du temps à saisir pourquoi. Soudain, je compris : ces élèves étaient tous blancs de peau. Pas un seul petit africain noir, maghrébin, pakistanais, turc ou chinois. J’en passe et des meilleurs : haïtiens, colombiens, sri-lankais. Je ne compte bien sûr pas les italiens, espagnols, portugais, serbes, croates et roumains qui sont européens ou presque.
Le hasard aurait-il voulu que ce jour là, pas une seule classe métissée n’avait choisi cette destination ? Ou bien vivons-nous vraiment dans un ghetto ?
Pour reprendre une phrase de Michel Rocard qui avait fait et fait encore couler beaucoup d’encre : " Nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde ".
Ce qu’oublient souvent ceux qui la citent, c’est la suite : " Il faut que chacun en prenne sa part "
Merci d’y penser.
/https%3A%2F%2Fassets.over-blog.com%2Ft%2Fcedistic%2Fcamera.png)