Dans le B.A BA
Enervant ce ministre. L’autre matin, sur France Inter, le voilà reparti en lutte pour promouvoir la méthode syllabique.
Comme exemple, je cite de mémoire : « L’enfant apprend que b et a ça fait ba, si on l’écrit deux fois ça fait baba et puis il peut lire ensuite baba au rhum. Et c’est là que le bât blesse. (Excusez-moi, je n’ai pas pu m’en empêcher).
En effet pour pouvoir lire « au rhum », il aura fallu au préalable que l’enfant sache que le a ne fait plus a quand il est à côté d’un u, et que le u ne se prononce pas u dans le mot rhum (ce qui arrive très rarement) mais comme dans pomme. Remarquez au passage qu’il n’existe pas de lettre pour ce son et savoir encore que certaines lettres comme le h sont muettes dans certaines occasions.
Mais ce n’est pas tout, cela concerne la technique. Pour ce qui est du sens, je doute que dans notre école, les enfants connaissent la signification de baba au rhum. D’où le travail important à faire en langue, et peut-être en cuisine, quoique le rhum ne doit pas être autorisé.
Hier, j’ai enfin pu travailler sur les résultats des évaluations de CE2. Cela confirme ce qui est dit au-dessus. Les enfants n’ont pas de problème avec le code. Le taux de réussite aux épreuves est de 85.3 % pour la reconnaissance des mots mais il est de 65 % pour la compréhension.
Si cette chronique (des gens d’en bas) arrive jusqu’aux oreilles du ministre, là-bas, il en restera peut-être baba.
Bah, ce n’est pas grave, on en a vu d’autres.