« Syndicat, caca… »
Pour reprendre une expression tirée d’un sketch de Coluche. Qui nous manque beaucoup, surtout en ce moment, se doit-on de rajouter à chaque fois qu’on le cite.
Reprenons depuis le début : lundi, je fais circuler la proposition d’une demi-journée syndicale sur le temps de travail en demandant qui s’y inscrit. Retour de la feuille 7 réponses positives sur les 20 possibles : les enseignants, le directeur et le rased.
Mardi matin : une collègue, militante depuis toujours, demande à écrire sur le cahier de liaison qui circule dans toutes les classes deux fois par jour. En termes très mesurés, elle s’étonne du peu de participation des collègues à cette demi-journée, précise qu’il s’agit d’une information sur le temps de travail, proche géographiquement et acquise de haute lutte par les syndicats. Elle dit qu’elle est quelque peu démoralisée devant autant d’apathie, d’indifférence Acquis qu’il serait dommage de perdre mais écrit-elle, la liberté syndicale ne s’use que si l’on ne s’en sert pas.
Retour du cahier. Peu de commentaires : un seul, « tu as raison » d’une des collègues toujours impliquée. Quelques réflexions que me rapportent les femmes de service du genre « chacun fait ce qu’il veut »et « toutes les opinions se valent ».
Pas de débat non plus en salle des maîtres.
Nous sommes , cette collègue et moi, atterrés par cette absence de réaction. D’autant plus que dans ce cas, le clivage est très net entre jeunes collègues et enseignant plus âgés et plus chevronnés : ceux qui ont connu toutes les luttes qui nous ont permis de voir s’améliorer les conditions de travail de nos élèves. Justement celles qui sont remises en cause presque quotidiennement. Si encore, tout était rose et pour le mieux dans le meilleur des mondes, on pourrait comprendre qu’il n’est pas nécessaire de se mobiliser mais pour ceux qui suivent ces chroniques régulièrement, on voit bien que la tendance est carrément à l’opposé.
Faut-il, comme le préconise une candidate à la candidature, rendre obligatoire l’appartenance à un syndicat. Et comment faire pour que nos jeunes collègues, certainement formatés par un discours dominant, puissent voir un peu plus loin que leurs préoccupations personnelles.
Peut-être sommes-nous des dinosaures en voie de disparition ?