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Le quotidien d'un directeur d'école
20 mai 2007

Des fins de mois difficiles

Est-ce l’élection de Sarkozy, la proximité de la fin de l’année, le temps peu clément depuis deux semaines, toujours est-il que les incidents se succèdent à grande vitesse. Nos élèves perturbateurs de CM2, un moment calmés sont de nouveau en grande forme et enchaînent bêtises sur dysfonctionnement. La remise des dossiers de sixième, la visite au collège

Ne parlons plus de cette classe, au parcours mouvementé, du aux absences à répétition de l’enseignante qui la pauvre aurait certainement préféré être là que malade. Les remplaçants s’y sont succédés avec des périodes plus ou moins longues d’absence totale de moyen de remplacement. Vous imaginez l’ambiance dans une classe qui comptait au début de l’année beaucoup d’élèves jugés très difficiles.

Il se passe peu de journées sans que je sois obligé d’y intervenir pour y rétablir un calme tout relatif qui d’ailleurs perdure peu de temps une fois la porte franchie.

Après avoir fait tourner en bourrique le professeur de langue puis les intervenants bénévoles pour le bridge scolaire, provoqué deux bagarres dans la classe, les voilà qui s’en prennent maintenant, pendant la récréation à un plus jeune qu’eux : un élève de CE2 sauvagement agressé par quatre grands gaillard et une grande gaillarde.

Tous " bien connus des services de police " comme on dirait dans le civil, (en fait habitués à venir me voir au bureau pour qu’il n’y ait pas de confusion !). Tous les cinq sont originaires de cette classe. Je les ai reçus bien des fois depuis le début de l’année, j’ai dialogué assez souvent avec leurs parents.

Dans mon bureau, ils refusent de comprendre la gravité de leur acte, pour eux, il s’agissait d’un jeu ! De plus, ils semblent insensibles à toutes mes remarques et rigolent ouvertement sans que j’arrive à les calmer pour l’instant. J’avoue mon impuissance en cette fin d’année, je ne sais plus vraiment par quel bout les prendre. Il me viendrait presque parfois des nostalgie de l’époque où les châtiments corporels étaient autorisés... Restons sérieux. Pour l’instant, je me contenterai de les répartir dans des classes de cycle II pour la fin de la journée puis de les priver de récréation ainsi que de prévenir les parents une fois de plus.

Nous verrons la suite lundi. Ils étaient en attente d’une décision de la maîtresse remplaçante pour une sortie à la journée. Ils la passeront donc à l’école mais je doute que cela soit suffisant pour nous assurer la tranquillité jusqu’à la fin de l’année...

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Commentaires
R
Peut-être y aurait-il un résultat en analysant la dynamique au sein de ce groupe d'élève ?<br /> Qui est le chef ? Qui décide des "jeux" ? Quel bénéfice en retire chacun ? Comment pourrait-il fonctionner autrement en tant que groupe ? etc. ? <br /> <br /> Qu'en pensez-vous ?<br /> Dans un talk-show allemand, une psy avait employé cette méthode où un groupe martyrisait un jeune de leur classe.
C
Fidèle de votre blog depuis plusieurs mois sans jamais laisser de message;<br /> éducatrice de la protection judicaire de la jeunesse, et curieusement me retrouvant souvent dans vos commentaires, dans votre charge de travail immense, dans votre façon d'investir votre travail, dans les difficultés qui sont les vôtres....<br /> bref, aujourd'hui je me demandais juste ce que ces quatre ou cinq enfants allaient devenir ....Déjà insensibles à l'intervention de la plus haute autorité au sein d'un établissement scolaire; déjà abreuvés de dialogues, d'écoutes....<br /> Je me demande bien ce qu'ils vivent chez eux.<br /> A l'école primaire, il y a t-il des signalements qui peuvent être fait comme au collège pour absentéismes récurents, pour trouble du comportement ???? non pas dans le but de punir mais bien d'accompagner, de soutenir les parents, d'aider ces enfants qui me paraissent en grande souffrance.
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