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Le quotidien d'un directeur d'école
11 décembre 2007

Réunion d’équipe éducative

Depuis la loi de février 2005, nous n’assurons plus les orientations des élèves en difficultés particulières.

Il nous faut maintenant passer par la maison départementale du handicap.

Notre rôle consiste uniquement à réunir toutes les personnes concernées par  un élève qui nous pose problème à faire une synthèse et à donner notre avis sur une orientation future.

Auparavant, les commissions de circonscription ( CCPE ) décidaient directement de l’orientation qui était ensuite entérinée au niveau départemental. Y siégeaient l’inspecteur(trice), le directeur, l’enseignant, un directeur de CMPP en général psychiatre, un directeur de Segpa, un directeur d’IME, un médecin scolaire ainsi que les personnes concernées qui y étaient invitées : psychologue, rééducateur, orthophoniste.

Maintenant, c’est le directeur qui sans aucune formation préalable, se retrouve à convoquer les personnes, organiser la réunion d’équipe et la présider. Lui revient également le rôle de remplir le compte-rendu et de l’envoyer.

Est-ce mieux, moins bien ? Difficile à dire mais il y faudrait quand même un minimum de formation.

En principe les parents y participent durant toute la durée de la réunion. Il ne faut rien leur cacher. Dans les faits, nous nous arrangeons souvent pour avoir une réunion préalable, se mettre au clair et envisager ce que nous allons dire aux parents et quelles solutions nous allons leur proposer.

Ce fut le cas hier matin. Un cas bien difficile. Cet élève arrivé cette année au CP aurait du être maintenu en maternelle. Vu les relations difficiles avec la famille, les collègues ont décidé de le passer tout de même au CP. La famille étant persuadée que les difficultés venaient de l’école et non de leur enfant. Ce ne fut pas la meilleure décision mais une fois ici il était impossible de le renvoyer. Voilà donc un enfant tout à fait inapte aux apprentissages, pour l’instant, perturbant la classe élèves et maîtresse du matin au soir pour lequel  il va falloir trouver une solution qui ne pourra intervenir que l’an prochain dans le meilleur des cas.

Heureusement, nous avions de bons contacts avec cette famille ayant accueilli l’aîné quelques années plus tôt et cela s’étant plutôt bien passé malgré des débuts difficiles.

Le père eut donc une écoute attentive et bienveillante. Ce fut tout de même assez dur de lui expliquer les difficultés de son enfant et de le convaincre de monter un dossier pour la maison départementale du Handicap. Je pris bien évidemment moult précautions pour prononcer ce mot fatidique de handicap.

J’essayais de le rassurer lui expliquant qu’il fallait faire le dossier maintenant mais qu’en cas de progrès(auxquels nous ne croyons pas vraiment), nous pourrions envisager un maintien au CP. Sinon, ce serait une orientation en classe d’intégration scolaire (CLIS). Heureusement, nous en avons une dans l’école voisine et l’acceptation en fut plus facile.

Reste le dossier à monter avec notre référent et la famille.

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Commentaires
M
Ce mot de "handicap" complique quand même drôlement les choses, il a un sens si lourd de sous-entendus pour les familles, alors que bien souvent il ne s'agit pas vraiment de "handicap" au sens de retard intellectuel, mais d'inadaptation au système...
L
Qu'il est difficile, ce problème... Comment en vouloir à des parents de refuser de voir que leur enfant n'est pas comme les autres? Et pourtant, que de temps perdu pour l'enfant...
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