Drôle d'impression
Notre vénéré président préfère l'impressionnisme en peinture. Soit. Mais que veut-il dire par là quand il parle de l'école?
Quelle école a-t-il vécue pour avoir ce regard décalé sur la réalité? Quels obscurs conseillers ont sussuré dans ses oreilles les pires vilennies sur nos collègues? Croit-il vraiment que plus aucun enseignant ne fait travailler la mémoire et que chacun s'efforce au contraire de diluer ses apprentissages et de n'exiger de ses élèves que la surface des objets.
La pédagogie devient un gros mot. Haro sur les pédagogues ! Exit les recherches en sciences de l'éducation qui nous avaient fait progressé ces dernières années dans l'approche des conditions dans lesquelles les enfants apprennent.
Proposer le recrutement au niveau du master apportera-t-il vraiment un plus? Ne pourrait-on plutôt, puisqu'il s'agit de réforme, proposer aux futurs enseignants de s'inscrire dans des filières en relations directes avec leur futures fonctions?
Pour appliquer les "nouveaux programmes" tels qu'on nous les propose et faire travailler la mémoire et les mécanismes chez les enfants, nul besoin d'avoir un tel niveau! Il faudrait être cohérents dans vos propositions messieurs le président et ministre.
J'ai traversé beaucoup de réformes au cours de mes longues années d'enseignement, j'ai en rarement vu une mettre autant en péril l'école.
En attendant, dans nos quartiers ghetthoïsés, nous nous battons et inventons quotidiennement pour tenter de contrebalancer cette inégalité des chances qui nous colle à la peau comme de la boue à des sabots.
Intégration d'enfants handicapés sans aucun moyen supplémentaire, classes surchargées pour cause de suppression de postes, troubles du comportement de plus en plus répandus, insuffisance de moyens de remplacements et collègues qui craquent.
Amères impressions.